Rapport sur la politique monétaire dans l'UMOA - Septembre 2021
(...) Au niveau sous-régional, les dernières estimations du PIB trimestriel de l’UEMOA font état d’une consolidation de la reprise de l’activité économique au deuxième trimestre 2021, avec une croissance de 7,7%, en rythme annuel, après 3,4% au trimestre précédent.Les dernières estimations font état d’un raffermissement de la reprise de l’activité économique dans l’UEMOA au premier trimestre 2021, avec un taux de croissance du PIB réel de 3,2%, en rythme annuel, après 1,8% au trimestre précédent. Cette évolution a été portée par l’accélération de la valeur ajoutée dans l’ensemble des secteurs d’activité. L’analyse suivant les composantes de la demande fait ressortir que le regain de dynamisme de la croissance de l’Union est attribuable à la vigueur de la demande intérieure.
Sur le marché du travail, le taux d’occupation est ressorti à 53,0% au deuxième trimestre 2021, contre 51,5% le trimestre précédent, soit une hausse de 1,5 point de pourcentage (pdp). De même, le taux de chômage1 dans les principales agglomérations de l’Union est ressorti quasi-stable à 12,7% au deuxième trimestre 2021, après 12,8% un trimestre plus tôt.
Le taux d’inflation, en glissement annuel, s’est situé à 3,3% au deuxième trimestre 2021, après une réalisation de 2,2% un trimestre plus tôt. Cette accélération du niveau général des prix est essentiellement imputable à l’augmentation des prix des produits alimentaires, du fait de la baisse de la production céréalière dans certains pays et des difficultés d’approvisionnement des marchés induites par les crises sanitaire et sécuritaire dans d’autres pays.
Concernant les finances publiques, les données disponibles sur l’exécution des opérations financières des Etats membres de l’UEMOA au cours des six premiers mois del’année 2021, laissent apparaître un accroissement plus important des recettes et dons par rapport aux dépenses publiques, en comparaison avec les réalisations de la même période de l’année précédente. Ces évolutions se sont traduites par un déficit global, base engagements, dons compris, de 2.246,7 milliards ou 4,6% du PIB à fin juin 2021 contre 2.447,9 milliards ou 5,4% un an plus tôt. Le financement de ce déficit budgétaire a notamment été assuré par des émissions de titres sur le marché financier régional à hauteur de 2.056,0 milliards, en termes nets, durant le premier semestre 2021, et des euro obligations levées sur les marchés financiers internationaux.
Les échanges extérieurs des pays de l’UEMOA, au cours du deuxième trimestre, ont été caractérisés par un solde global de la balance des paiements déficitaire de 369,8 milliards, après un déficit de 354,0 milliards enregistré un an plus tôt. Cette évolution est principalement liée à une forte dégradation du déficit courant, que n’a pu compenser la consolidation des entrées nettes au titre des comptes de capital et financier.
La détente des conditions monétaires s’est poursuivie au cours du deuxième trimestre 2021, dans un contexte de maintien de l’orientation accommodante de la politique monétaire de la BCEAO en vue de limiter l’incidence négative de la pandémie de la COVID-19 et de favoriser la reprise économique dans l’Union. Le taux d’intérêt moyen pondéré sur la maturité à une semaine du marché interbancaire a baissé, s’établissant à 2,34% contre 2,53% au trimestre précédent. De même, le taux moyen des crédits bancaires s’est replié de 6 points de base par rapport au premier trimestre 2021, pour s’établir à 6,36% au deuxième trimestre 2021.
La situation monétaire de l’Union au deuxième trimestre 2021 est caractérisée par une progression, en rythme annuel, de la masse monétaire de 19,5% contre 21,5% un trimestre plus tôt. Cet accroissement est le reflet de la consolidation à fin juin 2021 des actifs extérieurs nets (+35,9%) et de la progression des créances intérieures (+14,2%). En particulier, sur un an, les créances sur l’économie se sont accrues de 8,9% et les créances nettes sur l’Administration Publique Centrale de 25,7%. Les réserves de change de l’Union se sont élevées à 13.689,3 milliards à fin juin 2021, en hausse de 2.533,7 milliards sur un an, correspondant à un taux de couverture de l’émission monétaire de 82,2%. Ces réserves assurent à l’Union 6,2 mois d’importations de biens et services contre 6,3 mois au trimestre précédent. (...)